
Né le 5 octobre 1979 à Lille, Kevin Potier n’a pourtant jamais envisagé l’écriture comme une vocation. Ce n’était pas un vieux rêve d’enfant soigneusement gardé, ni une envie cachée qu’il aurait cultivée en secret. Pour lui, écrire était avant tout un moyen de poser à plat ce qu’il ne parvenait pas à dire autrement. Les mots venaient bruts, mais ils disaient l’essentiel, sans filtre.
Il aimait plonger dans la science-fiction, dans l’horreur aussi — ces genres qui permettent d’aborder des vérités humaines sans grand discours. Ses histoires étaient sombres, mais toujours sincères.
À 44 ans, il s’est dit : « Et si j’allais au bout de celle-là ? » Sans plan ni stratégie, juste pour terminer l’histoire. Une fois le point final posé, une question est venue : « Est-ce que ça pourrait parler à quelqu’un d’autre ? » Il a tenté le coup, envoyé son manuscrit à sept maisons d’édition. Sans attentes particulières.
La surprise fut grande : trois réponses positives. Kevin Potier a relu les lettres plusieurs fois, incrédule, avant d’accepter l’évidence. En 2023, Le Marchand de Réalités a vu le jour. Ce roman raconte l’histoire d’un homme capable de façonner la réalité selon ses envies et ses failles. Mais au-delà de l’intrigue, l’auteur voulait surtout poser une question : au fond, qu’est-ce qu’on choisit de croire ? Le vrai ou ce qui rassure ?
Ce livre n’a pas tout changé. Pas de révélation spectaculaire, mais une petite évidence : il avait encore des choses à écrire. Non pour la gloire, ni pour être vu, mais parce que certaines choses ne peuvent s’exprimer qu’ainsi.
Aujourd’hui, Kevin Potier avance à son rythme. Il continue d’écrire des récits sombres mais ancrés dans le vécu de chacun. Avec des mots simples, sans fioritures, il tente de raconter ce qu’on évite souvent de regarder en face.
Rien de plus. Rien de moins.
