Photo de Kevin Potier, écrivain français, auteur de romans contemporains.

J’aimais plonger dans la science-fiction, dans l’horreur aussi (ça permet d’aborder des vérités humaines sans passer par la case “grand discours”). Des histoires, tout simplement. Souvent sombres, mais toujours sincères.

Un jour, j’avais 44 ans, je me suis dit : « Bon, et si j’allais au bout de celle-là ? » Pas de plan, pas de stratégie derrière. Juste terminer l’histoire. Et une fois le point final posé, la question est venue toute seule : « Est-ce que ça pourrait parler à quelqu’un d’autre ? » Alors, j’ai tenté le coup. Sept envois, à des maisons d’édition. Sans attendre grand-chose. Pour voir.

Et là, surprise : trois réponses positives. Je vous mentirais si je disais que j’y croyais dès la première lecture. J’ai relu les lettres plusieurs fois. Pourtant, c’était bien réel. En 2023, Le Marchand de Réalités a vu le jour. Un roman sur un homme capable de façonner la réalité selon ses envies, ses failles aussi. Mais derrière cette histoire, ce que je voulais vraiment, c’était pousser à se demander : au fond, qu’est-ce qu’on choisit de croire ? Le vrai ou ce qui nous rassure ?

Ce livre n’a pas tout changé. Pas de révélation spectaculaire. Plutôt une petite évidence : j’avais encore des choses à écrire. Pas pour la gloire. Pas pour être vu. Juste parce qu’il y a des choses qu’on ne sait dire qu’ainsi.

Aujourd’hui, j’avance à mon rythme. Je continue à écrire ces récits un peu sombres, mais ancrés dans ce qu’on vit tous. Avec mes mots, sans fioritures. J’essaie de raconter ce qu’on évite de regarder en face. C’est tout.

Signature manuscrite de Kevin Potier en noir sur fond blanc.